Les livres, vous connaissez ? Vous savez, une sorte de parallélépipède en papier, avec des pages, du texte et des fois quelques images. Si vous aussi vous avez été fâché avec ce genre d’ouvrage, mais souhaitez vous réconcilier, vous vous demandez surement vers quel titre vous tourner en tant que Scrum Master.
Bien sûr, même si je n’ai pas encore eu l’occasion jusqu’à présent de lire des livres au sujet de Scrum, de l’agilité en général, voire sur des sujets plus larges de management ou du monde de l’entreprise, j’ai tout de même eu l’occasion de lire des articles de blog, des forums, consulter des vidéos, participer à des conférences (Agile Tour), et même discuter avec des vraies personnes (si si je vous jure !).
Ayant donc déjà des bases plutôt bien établies sur le cadre Scrum, je souhaitais avoir un complément qui ne se contenterait pas de réexpliquer le contenu du Scrum Guide. Mon choix s’est donc porté sur un ouvrage qui semble être une référence : « Scrum, pour une pratique vivante de l’agilité », de Claude Aubry. Au travers de cet article, je souhaite m’exprimer sur ce qui m’a beaucoup plu dans ce livre, mais aussi quelques points qui m’ont plus dérangé.
Et ce livre alors, il parle de quoi ?
Bien sûr, le livre reprend les bases de Scrum, explique comment ça fonctionne, quelles sont les cérémonies à faire, quels sont les rôles… Mais surtout, il aborde le pourquoi. Et c’est bien ça le plus important. Le livre est beaucoup centré sur l’humain et sa valeur.
A qui est-il destiné ?
A tous les publics agiles ou en recherche d’agilité. Ce qui fait la force de ce livre, c’est qu’il reprend les bases du cadre Scrum, mais avec nombre de compléments très intéressants, et va aussi plus loin avec quelques chapitres qui permettent de rendre la pratique de l’agilité encore plus vivante.
Tout est bon comme dans le cochon ?
Oui mais je conseillerais tout de même de rester vigilant tout au long de la lecture. L’ouvrage regorge de beaucoup de conseils, d’acronymes et de patterns qui pourront vous guider dans la vie de tous les jours (les 6D, DECOMPOSE, pattern des bacs, storyotype, …). Mais quelques points m’ont également fait grimacer un petit peu lorsque je suis tombé dessus :
- p. 75 : Le scrum master n’est pas un coach
- p. 143 : Pas d’estimation en sprint planning
- p. 144 : Les mesures et indicateurs ne sont pas très utiles pendant le sprint
- p. 152 : Présence conseillée du Product Owner à la mêlée quotidienne (Qui doit participer à la mêlée quotidienne ?)
- p. 172 : Ne pas évoquer la façon dont travaille l’équipe durant la revue de sprint
- p. 277 : Faire un burnup de tâches
J’évoquerai chacun de ces points dans les articles qui suivront et expliquerai mon point de vue par rapport à chacun d’entre eux.
Donc en fait il est pas si bien que ça ce livre ?
Bien sûr que si, et pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, la structure est claire et cohérente. Chacun des chapitres se termine par une partie antipattern pour présenter les dérives qui pourraient être constatées, liées au sujet évoqué. Et on retrouve à chaque fois une synthèse présentant ce qu’il faut retenir, ce qu’il faut se poser comme question, les lectures complémentaires (ça m’a d’ailleurs donné plein d’idées pour les prochains livres à lire). Grâce à cette structure, il est possible de lire le livre dans le désordre. d’ailleurs, l’auteur lui-même n’a pas écrit les chapitres dans l’ordre.
On retrouvera également tout au long de la lecture, des illustrations qui m’ont beaucoup fait sourire, et très souvent directement liées à l’univers du rugby. A côté de ça, quelques phrases sont particulièrement marquantes. j’en relèverai trois d’entre elles :
- p. 67 : Scrum Master n’est pas un nouveau nom pour chef de projet
- p. 70 : Il [le scrum master] doit tenir compte du contexte de l’organisation en pratiquant l’art du possible
- p. 222 : Scrum ne se vend pas en pack de 6
J’aime particulièrement cette dernière 💗
D’autres choses un peu plus en vrac
Image par Alexas_Fotos de Pixabay
Je terminerai sur quelques points qui ont éveillé ma curiosité et qui vont me permettre de faire germer quelques idées :
- Construire un tableau d’obstacles (p.150)
- L’orientation flux continu du sprint, issue de Scrum 3.0 (p.132)
- Avoir une définition de fini sur plusieurs niveaux (p.121)
- Un mode OP pour décoller les Post-It (p.266)
- Une liste de pratiques agiles (p.209)
- Une piste pour faire de l’engagement contractuel de manière agile (p.255)
- Un quiz final qui pousse à se poser encore plus de questions
D’ailleurs, concernant ce quiz, je vous livre mes réponses dans un prochain article.
Donc c’est le livre qu’il me faut ?
Que vous soyez totalement débutant avec Scrum, ou possédant déjà un peu d’expérience, assurément oui. Pour ma part, ce livre m’a permis de me rassurer sur bon nombre de mes pratiques et de me remettre en question sur d’autres. Il m’a également donné l’envie d’aller beaucoup plus loin. Si vous n’êtes pas encore sûrs, allez lire la préface de Pablo Pernot (vous pouvez la consulter directement en ligne sur le site de l’éditeur, cf. lien ci-dessous).
Pour aller plus loin
Blog de l’auteur du livre : http://aubryconseil.com/
Se procurer le livre « SCRUM, pour une pratique vivante de l’agilité » : https://www.dunod.com/sciences-techniques/scrum-pour-une-pratique-vivante-agilite-0
Mes réponses au quiz présent à la fin du livre : https://www.trucsagiles.com/2020/03/mes-reponses-au-quiz-du-livre-de-claude-aubry/
Qui doit participer à la mêlée quotidienne ? : https://www.trucsagiles.com/2020/04/qui-doit-participer-a-la-melee-quotidienne/
1 novembre 2020 at 15 h 41 min
Merci Maxime pour ce partage. Je viens de finir le livre et ça m’aide à faire le tri aussi sur ce qu’il y a dedans. Je vais regarder tes autres articles car je suis intéressé d’avoir ton avis sur ces fameuses phrases qui t’ont déranger, même si j’ai bien mon avis 😉
14 novembre 2020 at 6 h 56 min
Tu fais bien de mettre en évidence que la suite des articles est pour l’instant …. dans mes brouillons 😅.
Je peux quand même donner des éléments de réponse sur ces fameuses phrases (même si là je n’ai plus le contexte, ayant eu la fabuleuse idée de laisser mon livre en partage au bureau juste avant le reconfinement) :
– Le Scrum Master n’est pas un coach : Une vidéo vaut mieux que des mots 😁
– Pas d’estimation en Sprint Planning. Dans mes souvenirs, il me semble que c’est parce qu’il est préconisé de faire ces estimations avant, en affinage. Alors oui, je suis d’accord avec cette approche, mais malgré tout, lors du Sprint Planning, peut-être que de nouvelles infos sont arrivées et pourraient remettre en cause cette estimation de départ.
– Les mesures et indicateurs ne sont pas très utiles pendant le sprint : 😮 (je n’ai plus le contexte exact, il me semble que la phrase est à nuancer, en tout cas, elle m’avait fait réagir à la lecture)
– Présence du Product Owner à la mêlée quotidienne : l’article sur le sujet
– Ne pas évoquer la façon dont travaille l’équipe durant la revue de sprint : Pour ma part si, ça me semble important que les parties prenantes comprennent comment travaille l’équipe, pourquoi ça peut sembler long un développement, quel est l’effort de qualité que l’équipe met dans son travail, …
– Faire un burnup de tâches : Intéressant mais à ne pas mettre dans les mains de tout le monde. Pour des non initiés, ceux-ci pourraient avoir tendance à vouloir faire monter ce burnup, quitte à entamer le travail sur plusieurs stories et donc potentiellement (en exagérant un peu, quoi que…) avoir un burnup qui atteint les 95% sans avoir terminée aucune story, ou bien même, si le poids de chacune des stories n’est pas homogène, ce burnup apporterait une vision erronée de l’avancement du sprint.